3 questions sur la maçonnerie
1. Comment se déroule une réunion maçonnique rituelle (ou « tenue ») ?
Les tenues maçonniques sont caractérisées par la mise en œuvre d’un rituel (Rite Ecossais Ancien et Accepté), des travaux de réflexion et des cérémonies spécifiques.
La pratique de ce rituel n’est pas le but de la tenue, mais un support original de réflexion, appuyé sur l’utilisation de symboles particuliers (équerre, compas, etc.), visant le perfectionnement de chacun et son accroissement en connaissance et en conscience.
Ce rituel de plus n’a aucun caractère religieux et n’a aucun rapport avec une liturgie cultuelle.
Les travaux de réflexion individuels et collectifs touchent la vie et l’organisation de la Loge (généralement composée de 40 à 50 Frères), mais consistent surtout en lecture, par un ou deux Frères, d’une réflexion (la » planche « ) qu’il auront rédigée sur un sujet particulier, pouvant toucher les domaines initiatique, symbolique, spirituel, historique ou éthique, philosophique, scientifique ou littéraire, etc. l’ensemble restant toujours en rapport avec la volonté d’élévation intellectuelle, morale et spirituelle.
L’échange qui suit est ordonné selon des règles particulières destinées à favoriser la libre expression de chacun et le respect de ses jugements, qui sont idéalement marqués par la mesure de l’expression et l’équilibre des arguments.
Une synthèse est faite par le président de la Loge avant la fin des travaux qui se concluent généralement par un moment de convivialité autour d’un repas en commun appelé » agapes « .
2. Qu’est ce que le Grand Architecte de l’Univers ?
Si notre obédience n’oblige pas à la croyance en » Dieu et sa volonté révélée » elle fait référence en revanche à un principe créateur / organisateur de l’univers, que la langue du 18ème siècle a appelé » Grand Architecte de l’Univers « , et que l’on a conservé sous cette forme pour respecter les textes fondateurs de la maçonnerie.
Le Grand Architecte de l’Univers : un principe et un symbole.
Le principe.
Il est comparable à ce que les scientifiques qualifient aujourd’hui de » principe d’unité du monde physique, et qui fait que cet univers tient ensemble et se soutient, en dépit des forces opposées qui le traversent « .
La Grand Architecte de l’Univers n’est pas pour les Francs-maçons de la Grande Loge de France une définition anthropomorphique, théologique ou religieuse, mais un principe dont la référence manifeste leur intérêt pour une démarche de construction de sens, en dehors de l’affirmation des seules valeurs intellectuelles ou éthiques, ouvrant ainsi la voie à une recherche et une construction spirituelle libre, non religieuse, non dogmatique et non autoritaire.
Le symbole.
Mais dans le souci permanent du respect de la liberté de conscience, notre obédience laisse la possibilité à chaque membre de sublimer ce principe en un symbole de son choix et de sa sensibilité : il peut devenir alors le symbole transcendant ou immanent de sa religion – et ceci sans exclusive – en s’interdisant toutefois de vouloir contraindre la conscience des autres membres à se plier à son propre choix.
La liberté de conscience préservée.
Cette démarche affirme ainsi une fois de plus le respect de liberté de conscience dont bénéficie chaque membre de notre obédience et la volonté de l’inscrire dans un projet de contribution à l’émancipation progressive et pacifique des êtres humains par delà les formes religieuses ou idéologiques particulières.
3. Quelle est la raison du « secret » maçonnique ?
Il existe en réalité deux » secrets » maçonniques.
– Le premier est un secret » d’appartenance « .
Il interdit à un Franc Maçon de dévoiler l’identité d’autres Francs Maçons, n’ayant pas à décider à leur place de ce dévoilement. Chaque Maçon qui le souhaite en revanche peut se dévoiler en tant que tel et beaucoup le font en toute liberté.
– Le second est le secret » d’initiation « .
Il tient en réalité à la manière personnelle et intime dont chacun vit sa démarche. Ce secret n’est pas communicable hors du cadre initiatique et ne relève en réalité que de la conscience de chacun.
– Rien à cacher.
En réalité les Francs-maçons n’ont rien à cacher : ils souhaitent travailler à leur progression initiatique à l’écart des bruits du monde tout en restant bien insérés dans leur vie familiale, professionnelle, relationnelle et citoyenne.